Le bokit antillais, véritable emblème de la cuisine de rue en Guadeloupe et en Martinique, trouve ses racines dans l’histoire coloniale et l’ingéniosité des esclaves africains. Ce pain frit, moelleux et croustillant à la fois, est né de la nécessité de créer des repas nourrissants avec des ingrédients simples et accessibles.
Avec le temps, le bokit a évolué pour devenir un incontournable des marchés et des festivals antillais. Réalisé à partir d’une pâte levée, frite à la perfection, il se déguste garni de poissons, viandes, légumes ou encore de sauces épicées, reflétant la richesse et la diversité culinaire des Caraïbes.
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Les origines amérindiennes du bokit
L’histoire et origines du célèbre bokit antillais remontent à bien avant l’ère coloniale. Effectivement, le bokit prend ses racines dans les traditions culinaires des Shawnees, un peuple amérindien qui préparait une galette de maïs appelée jonikin. Ce dernier était cuit sur des pierres chaudes, offrant une base nourrissante et facile à transporter.
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Lors de leur arrivée en Nouvelle-Angleterre, les colons européens ont découvert le jonikin et ont été inspirés par cette méthode de cuisson. Ils ont alors adapté la recette pour créer le journey cake, un pain destiné à être consommé lors de leurs longs voyages. Avec le temps, le journey cake a évolué en johnny cake, un pain frit qui se rapproche du bokit que nous connaissons aujourd’hui.
- Bokit : sandwich frit guadeloupéen, garni de divers ingrédients.
- Jonikin : galette de maïs cuite sur des pierres chaudes par les Shawnees.
- Johnny cake : pain frit dérivé du journey cake.
Le bokit antillais est donc une évolution de ces pains amérindiens et coloniaux. En traversant les époques et les cultures, il s’est enrichi de nouvelles saveurs et techniques de préparation, jusqu’à devenir le met emblématique que nous dégustons aujourd’hui en Guadeloupe et en Martinique.
Le bokit à travers les époques coloniales
L’évolution du bokit ne s’arrête pas aux influences amérindiennes et coloniales. En débarquant dans les Caraïbes, le johnny cake subit une transformation pour devenir le djoncake. C’est ce pain frit qui va se diffuser dans les îles, notamment en Guadeloupe, où il connaît une nouvelle mutation.
Avec l’abolition de l’esclavage, les esclaves affranchis se réapproprient cette recette pour créer le donnkit à Hispaniola. C’est à Beauport, en Guadeloupe, que le bokit prend sa forme finale. Ce lieu est fondamental dans l’histoire du bokit, car c’est là que Mathurine Parnas le popularise sous le nom de pain chaudière. Ce nom fait référence à la vapeur dégagée lors de la cuisson du pain dans une marmite d’huile.
- Djoncake : évolution du johnny cake dans les Caraïbes.
- Donnkit : variante du djoncake à Hispaniola.
- Pain chaudière : nom donné au bokit en raison de la vapeur dégagée lors de la cuisson.
- Mathurine Parnas : figure clé ayant popularisé le bokit en Guadeloupe.
La Guadeloupe devient ainsi la terre d’accueil et de perfectionnement de cette spécialité culinaire. Le bokit se retrouve sur toutes les tables, des plus modestes aux plus festives, se déclinant en une multitude de garnitures, de la morue au poulet, en passant par le jambon et le fromage.
Le bokit aujourd’hui : un symbole culinaire des Antilles
Le bokit s’est hissé au rang de symbole culinaire des Antilles, transcendant les frontières pour séduire des palais du monde entier. En Guadeloupe, il est l’indispensable de chaque fête et chaque marché. Les stands de bokit attirent des files d’attente interminables, signe de son succès intemporel.
Une explosion de saveurs
Chaque bokit est une explosion de saveurs. Les options de garnitures sont infinies : morue, poulet, thon, jambon, fromage, et bien plus encore. Cette diversité fait du bokit un met adaptable à tous les goûts.
- Joseph, 67 ans, préfère le bokit à la morue, un classique.
- Amélie, venue de Strasbourg, s’extasie devant un bokit au thon.
- Céline, 68 ans, se rappelle les dankits de son enfance.
L’exportation du bokit
La renommée du bokit a dépassé les frontières guadeloupéennes. Les frères Baptiste, fondateurs de l’entreprise Bokit’la, ont exporté cette spécialité à Londres. En France, le restaurant French Karib propose des bokits en Guadeloupe et à Paris 11. La demande est telle que des applications comme Bokit finder permettent de localiser les meilleurs bokits à proximité.
Le bokit est désormais un ambassadeur de la culture antillaise, célébré pour sa richesse historique et sa capacité à rassembler les gens autour d’une table.